Mardi 6 juin : Sophie Guermès, née à Bordeaux, est normalienne (Ulm), agrégée de lettres classiques, professeur de littérature française à l’université de Brest, et membre de l’Institut des textes et manuscrits (Ens Paris-Cnrs). Spécialiste de poésie et roman des XIXe et XXe siècles, elle a écrit neuf livres, dont deux récits, et deux ouvrages sur le vin : Le Vin et l’encre (éditions Mollat, 1997), une anthologie préfacée, et Bordeaux en mouvement. Transmission d’une mémoire viticole (Mollat/Académie du vin de Bordeaux, 2007), série de portraits littéraires suivis d’un abécédaire.

Pourquoi de si nombreux écrivains, dans tous les pays et à toutes les époques, ont-ils éprouvé le désir de parler du vin ? Pourquoi ce besoin de le dire, alors qu’il serait si simple de se contenter d’en faire l’usage auquel il est destiné, c’est-à-dire de le boire ?

L’évoquer littérairement, c’est d’abord éviter de porter sur lui un jugement péremptoire et général, pour privilégier l’intensité d’un moment particulier, et chercher des mots qui ne soient pas réducteurs. Il s’agit de témoigner d’un instant éphémère qui va bien au delà du plaisir immédiat. Le vin tient au temps, à la mémoire ; il crée des rapports ; unique et mouvant, il porte en lui un mystère inépuisable. C’est ce mystère qu’ont exploré Rabelais, Baudelaire, Apollinaire, mais aussi Horace, dans l’antiquité latine, ou Carducci, premier prix Nobel italien de littérature. La conférence évoquera ces auteurs et bien d’autres.

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