5 nouveaux projets de recherche vont recevoir un financement sur 4 ans dans le cadre du Plan National pour lutter contre les dépérissements de la vigne.

Dans les projets lauréats 2018, 3  projets sont soutenus par des chercheurs de l'ISVV,  notamment  l'UMR EGFV et l'UMR SAVE de l'INRA Bordeaux, mais également l'UR Oenologie et la cellule de transfert Vittinov.

1 - Le projet RISCA

Le plan de lutte obligatoire contre la flavescence dorée est en place à l’échelle du territoire et nécessite l’utilisation durable d’insecticides, mais la difficulté de sa mise en œuvre et la nécessité d’agir collectivement ne parvient pas à éradiquer la maladie ce qui impacte la pérennité du vignoble. Le projet RISCA se propose d’évaluer plusieurs leviers qui pourraient intégrer le schéma décisionnel et organisationnel de la lutte en prenant en compte (i) les transferts de vecteurs entre les différents compartiment du paysage et l’impact des pratiques phytosanitaires sur leur diffusion (ii) les impacts économiques des différents plans de lutte publique déjà mis en œuvre et la simulation des impacts économiques de plans de lutte novateurs (iii) de nouvelles méthodes de lutte afin de réduire la pression insecticide et/ou de pallier des difficultés de gestion du vecteur dans certaines conditions (viticulture biologique). Ce projet se propose de travailler à différentes échelles spatiales et de maturité pour envisager une maitrise de la maladie le plus efficacement possible.

Action 1 : Analyses des dynamiques spatio-temporelles des populations de vecteurs et des foyers de Flavescence Dorée
Action 2 : Analyse économique des différentes stratégies de lutte contre la flavescence dorée et leurs perspectives d'évolution
Action 3 : Etudes des méthodes alternatives de lutte contre la cicadelle vectrice du phytoplasme de la flavescence dorée

Chef de projet : Audrey Petit, et également Adrien Rush de l'UMR SAVE pour l'action 1 et Nathalie Bouvery pour l'action 3

 2 -  Le projet EPIDEP

Le projet EPIDEP se propose de travailler sur le lien entre la mémoire épigénétique de la vigne et les stress subis par les dépérissements. L’objectif est d’identifier des indicateurs pertinents pour le développement d’outils de diagnostic de ceps en dépérissement avant l’apparition de symptômes visibles.
Le projet s’appuie sur une approche systémique qui combine l’analyse du statut épigénétique de la plante à l’étude de sa physiologie en relation avec les pratiques culturales et les contraintes environnementales. Le projet décrit les particularités épigénétiques de plants de vigne en dépérissement afin d’en identifier les spécificités. L’impact des contraintes agronomiques et/ou environnementales sur les épigénomes sera déterminé et comparé aux caractéristiques des plantes en dépérissement. L’objectif est d’identifier des indicateurs épigénétiques pertinents pour le développement d’outils de diagnostic de ceps en dépérissement avant l’apparition de symptômes visibles.

Action 1 : Définition des profils épigénétiques de plantes en dépérissement
Action 2 : Analyse des conséquences des différentes situations de stress sur les transcriptomes et épigénomes des feuilles (avec l'UMR SAVE)
Action 3 : Indicateurs épigénétiques du dépérissement et développement de tests utilisables pour l’analyse de plants au vignoble

Chef de projet : Philippe Gallusci - UMR EGFV

3 - Le Projet VITIRHIZOBIOME

 Ce programme piloté par l'UMR EGFV à Bordeaux a pour objectif d'étudier le rôle du microbiome de la rhizosphère et des racines sur le fonctionnement du jeune plant de vigne dans un contexte de dépérissement du vignoble.
Ce projet teste l’hypothèse selon laquelle ce microbiome joue un rôle sur le développement du plant dans des sols viticoles caractérisés par des stades de dépérissement du vignoble contrastés. L’étude de l’interface sol-plante sera réalisée pour deux porte-greffes par des approches originales et complémentaires intégrant l’analyse du microbiome (diversité et fonctionnement) et de son rôle sur la physiologie de la plante. Le projet testera également l’intérêt des techniques innovantes d’imagerie 3D géophysique pour la caractérisation de l’architecture racinaire. En parallèle, l’efficacité de l’ajout de biostimulants visant à restaurer la qualité microbienne du sol sera évaluée dans des expérimentations de complantation.

Action 1 :  Recueil des expertises terrain et enquête auprès des professionnels (UMR EGVG, UR Oenologie et Vittinov)
Action 2 :  Etude du fonctionnement du rhizobiome dans deux sols : dépérissant ou non dépérissant, en fonction du porte-greffe (UMR EGFV, UR Oenologie)
Action 3 :  Evaluation de l’effet de l’addition de microorganismes potentiellement bénéfiques lors de la plantation (UMR EGFV, UR Oenologie et Vittinov)
Action 4 : Communication scientifique et technique auprès des acteurs de la filière et la communauté scientifique (UMR EGFV)

Chef de projet : Virginie Lauvergeat - UMR EGFV